‘L’établissement de liens entre les petits exploitants et les marchés’ est le titre d’un ensemble de recommandations politiques négociées les 8 et 9 juin 2016 au sein du Comité de la Sécurité Alimentaire mondiale, c’est-à-dire la plateforme internationale et intergouvernementale la plus inclusive qui existe statuant en matière de sécurité alimentaire et de nutrition. Le travail sur cette question de toute première importance se pour- suit depuis 2014, et a comporté plusieurs tours de consultations formelles et informelles, dont notamment un Forum de haut niveau qui s’est tenu en juin 2015. Le processus a servi d’occasion, saluée favorablement par les membres du CSA et les autres participants, pour débattre des problèmes et des notions s’y rattachant, sur lesquels il paraît qu’il y a des interprétations et des appréciations différentes. Il s’agit d’un travail d’envergure, qui aborde non seulement des volets spécifiques comme les normes en matière de sécurité alimentaire, mais également des questions aussi fondamentales que ‘Qu’est- ce que c’est un marché?’, ‘Sur quels types de marchés sont effectivement présents les petits exploitants?’ ‘Quels sont actuellement les marchés qui acheminent la plupart des denrées alimentaires consommées dans le monde entier?’ ‘Quelle serait une manière positive de faire avancer les relations entre petits exploitants/marchés/ sécurité alimentaire, et quels investissements et ou politiques publiques faudrait-il adopter pour promouvoir ce bond en avant?’.
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Ce guide analytique explore comment les organisations de petits producteurs et leurs alliés de la société civile pourraient se servir des recommandations dans leur action de plaidoyer nationale et internationale, et comment ils pourraient coopérer avec leurs gouvernements pour les appliquer dans le cadre de leurs politiques et pro- grammes nationaux et régionaux. Il soutient que les recommandations politiques éclairent les relations existant entre les petits exploitants et les marchés, et cela de deux manières différentes: i) ils reconnaissent que le gros des denrées alimentaires sont acheminées via des marchés liés aux systèmes alimentaires locaux, nationaux et régionaux (‘marchés territoriaux’), positionnant ainsi clairement ces marchés aux premiers rangs entre les différents systèmes de marché existant dans le cadre de la sécurité alimentaire et de la nutrition; ii) ils sollicitent les gouvernements à utiliser le levier des politiques publiques pour soutenir ces marchés territoriaux, en renforçant les marchés territoriaux là où ils existent déjà, et à la fois en ouvrant de nouveaux espaces pour que ces marchés s’installent et connaissent un essor. De cette manière, les petits exploitants seront bien placés pour relever les défis mondiaux qu’ils ont devant.