La 51e session du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), qui s’est tenue du 23 au 27 octobre 2023, a été ajournée pour la deuxième année consécutive en raison de désaccords non résolus sur le contenu du rapport final. La nouvelle session aura lieu le samedi 25 novembre 2023, de 10h00 à 13h00 et de 14h30 à 20h30, en format hybride. Veuillez suivre ce lien pour plus de détails.
L’année dernière, les divisions géopolitiques et les discussions détaillées sur la guerre en Ukraine et son impact sur la sécurité alimentaire mondiale ont empêché la plénière de se terminer de façon appropriée. Cette année, le débat qui a empêché la clôture portait sur les territoires palestiniens occupés. Malgré l’urgence croissante et la crise humanitaire résultant des bombardements israéliens dans les territoires palestiniens occupés, les États membres ne sont pas parvenus à un consensus sur l’impératif d’un cessez-le-feu et la fourniture d’une aide humanitaire.
La procédure de rédaction de chaque rapport de la plénière du CSA implique un comité de rédaction composé d’États membres élus qui travaillent en étroite collaboration avec le secrétariat du CSA pour préparer le rapport final. Le projet final reflète souvent les décisions prises pour chaque point de l’ordre du jour et les débats importants qui ont eu lieu au cours de la session. Toutefois, l’absence de consensus entre les membres sur les projets de conclusions lors des deux dernières sessions plénières a donné lieu à des débats approfondis et à l’ajournement des sessions.
Lors de la présentation du projet de rapport pour le CSA 51 le 27 octobre 2023, l’Égypte a proposé un ajout au point III de l’ordre du jour “Réponses politiques coordonnées à la crise alimentaire – l’état de la sécurité alimentaire et de la nutrition dans le monde 2023“, soulignant la nécessité d’éviter d’utiliser la nourriture et l’eau comme des armes dans les zones de conflit :
[Le Comité a souligné la nécessité de s'abstenir d'utiliser la nourriture et l'eau comme armes de guerre dans les zones de conflit, a exprimé le besoin d'un accès fiable, durable, suffisant et sans entrave aux biens et services essentiels pour les civils dans l'ensemble de la bande de Gaza, y compris, mais sans s'y limiter, l'eau, la nourriture, les fournitures médicales et l'énergie, et a souligné le rôle de la FAO, du FIDA et du PAM, en coordination et en collaboration avec d'autres agences des Nations Unies, des institutions financières internationales et des organismes compétents, pour évaluer et traiter, dans le cadre de leurs mandats, les conséquences du conflit sur la sécurité alimentaire et l'agriculture à Gaza et dans les territoires palestiniens occupés.]
La proposition d’ajournement, présentée par l’UE, a été adoptée par 48 voix contre 30. Après le vote, certains États membres se sont retirés, tandis que le Mécanisme de la société civile et des peuples autochtones (MSCPA) a exprimé son intention d’intervenir. L’intervention du MSCPA a été préparée et présentée par Tyler Short, un jeune représentant du comité de coordination et du groupe consultatif du MSCPA, et de La Via Campesina.
“Merci, Monsieur le Président, de nous accorder la parole. Nous sommes d’accord avec vous. Nous avons besoin de plus de dialogue. Honteusement, le gouvernement auquel je paie des impôts a déjà quitté la salle plénière, mais je remercie tout le monde d’être resté ici.
Malheureusement, le MSPCPA doit se demander : est-ce que quelqu’un ici pense réellement que la nourriture et l’eau devraient être utilisées comme armes de guerre ? Quelqu’un ici pense-t-il que les biens et services essentiels ne devraient pas parvenir aux civils palestiniens ? Quelqu’un ici pense-t-il qu’il faudrait empêcher les ABR de faire leur travail qui sauve des vies sur le terrain ? Vous faites de la politique et iels ont faim. Vous faites de la politique et la guerre continue. De toute évidence, le CSA ne peut pas arrêter la guerre, mais nous pouvons nous efforcer de réaliser le droit à l’alimentation pour tou.te.s.
Les règles! Quelles règles ? La loi internationale? Qu’en est-il des droits de l’homme ? Ne s’agit-il pas de règles à considérer également et à appliquer ? Eux aussi sont juridiquement contraignants. Le CSA a un mandat et nous avons une vision commune pour réaliser le droit à l’alimentation. Malheureusement, certains États membres ont dû perdre cette vision. Alors vous ne voyez pas ? Vous ne voyez pas ce qui se passe ?
New York, Genève et Rome, ne sommes-nous pas connectés ? Le CSA peut-il faire un pas en avant ? Pouvons-nous affirmer notre foi dans les droits humains fondamentaux, dans la dignité et la valeur de la personne humaine ? Dans l’égalité des droits des nations, grandes et petites ? Nous voyons de l’hypocrisie, et pourtant nous sommes toujours là.
Nous croyons au CSA et nous le défendons. Nous revendiquons notre droit de participer directement à ce comité. Vous ne pouvez pas nous enlever cela.
Le texte proposé par l’Égypte s’aligne clairement sur le cadre d’action du CSA en cas de crise protégée et de nombreux États membres soutiennent lors des négociations politiques que le langage convenu doit toujours être maintenu. Qu’en est-il de ce produit politique du comité ? Nous avons ce cadre d’action pour une raison. Il est donc temps de passer à l’action. Malheureusement, il semble que nous ne puissions pas terminer nos travaux aujourd’hui, mais nous devons encore faire un pas en avant. Sinon, que se passera-t-il ? Combien de vies supplémentaires seront enlevées à cette terre ?
Depuis le MSCPA, nous réaffirmons donc notre appel à la paix. Nous appelons au respect du droit international. Le droit à l’alimentation doit être réalisé partout et pour tou.te.s. Merci.
Nous invitons chaleureusement les membres du MSCPA à participer activement et à contribuer à la prochaine session plénière hybride reconvoquée. Veuillez suivre ce lien pour plus de détails.
Ressources:
- Site web du CSA 51
- Si vous avez besoin d’informations urgentes concernant la reprise de la session plénière du CSA, n’hésitez pas à contacter le secrétariat du MSCPA à l’adresse cso4cfs@gmail.com.