Déclaration Finale du MSC @CSA 44 et rapport finale du CSA 44!
13 Octobre 2017
Credit Photo @FAO
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Déclaration finale du MSC à la CSA 44
Madame la Présidente, membres et participants du CSA,
Le CSA est comme une “milpa”, un champ de maïs traditionnel: d’abord, nous préparons la terre, nous semons, nous binons et entretenons les semis…. et ensuite, après un bon moment, nous pouvons récolter. Parfois il y a une bonne récolte, mais parfois la récolte est mauvaise, cela dépend de nombreux facteurs, la qualité du sol, la météo, les modèles de production. Le succès ou l’échec de la récolte dépend énormément des gens qui produisent les aliments et qui entretiennent les terres, les pêcheries et les forêts.
Qu’avons-nous semé cette année ? Que pouvons-nous espérer récolter lors de cette CSA 44? Nous voudrions souligner certains des principaux points positifs mais aussi les préoccupations majeures qui nous ont marqué.
Nous voulons tout d’abord mentionner le processus et les résultats de l’Axe de travail du CSA sur l’autonomisation des femmes. Le Forum, sa préparation, la Synthèse du Président, le discours extraordinaire d’Helen Hakena et le Cadre de décision adopté ont été un moment fort de l’année 2017 du CSA. Nous nous félicitons de la nouvelle conception commune, qui reconnaît clairement et sans équivoque que l’autonomisation des femmes, l’égalité des droits entre les genres et la défense des droits des femmes sont étroitement liés. Chacun d’entre eux est nécessaire mais ne peut suffire à lui seul. Enfin, le CSA a reconnu que ces trois éléments doivent progresser de concert et que, dorénavant, il ne reculera plus et intégrera cette importante réalisation au coeur de tous ses futurs résultats et processus politiques.
Le processus sur la Foresterie a été plus laborieux: le rythme accéléré des négociations, le faible niveau de participation et le caractère non inclusif de la méthode de négociation ont conduit à un processus de négociation plein de tensions. Nous devons évaluer et réviser ce format. Cependant, le résultat du processus est acceptable pour nous, car il reconnaît que les populations et leurs droits sont au centre des relations entre les forêts et la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Il reconnaît la diversité des relations et des points de vue sur ce que sont les forêts et les écosystèmes forestiers, ainsi que leur importance spirituelle, sociale, culturelle, politique et économique pour nos secteurs et peuples. Nous nous félicitons tout particulièrement de l’accord intervenu en séance plénière sur la poursuite d’un débat à propos de la relation entre les plantations commerciales d’arbres et la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
En matière de nutrition, nous défendons une vision holistique de la nutrition qui est basée sur les droits humains et qui va bien au-delà des régimes et de la question des micronutriments. Nous nous félicitons de la demande approuvée par le CSA pour la réalisation d’un rapport sur l’agroécologie, inclue du point de vue de la nutrition. Pour nous, l’agroécologie est la voie vers l’avenir de la nutrition et de la souveraineté alimentaire, et vers la réalisation des objectifs de la Décennie des Nations Unies pour la Nutrition et les Objectives de développement durable. La santé est un bien commun et c’est un droit et nous devrions le protéger. La responsabilité principale incombe aux politiques publiques et aux responsables de leur mise en œuvre, et pas uniquement aux consommateurs.
En matière de PTPA et le budget nous restons très préoccupés par le manque d’engagement financier des États membres du CSA et des Agences basées à Rome pour mettre en œuvre intégralement le programme de travail pluriannuel à venir.
Concernant la SOFI 2017 et les ODD, nous avons proposé que le CSA devienne la principale plate-forme mondiale pour l’organisation des révisions périodiques et ad hoc des famines et des crises alimentaires sévères, en mettant l’accent sur l’évaluation des réponses politiques et de leur impact sur les causes profondes, en veillant à assurer la cohérence des dimensions humanitaires, du développement et des droits humains. Nous sommes fermement convaincus que cette proposition doit faire l’objet d’un examen plus approfondi au sein du CSA.
En ce qui concerne le Suivi, nous nous félicitons de l’approbation de la Conférence thématique mondiale sur le suivi des directives relatives au droit à l’alimentation, organisée lors de la Plénière de la CSA 45. Nous sommes encouragés par le soutien vigoureux que les pays membres, les groupes régionaux et les ABR apportent à ce processus et nous les invitons à soutenir l’organisation d’activités de suivi au niveau national ou régional au cours des deux prochains mois.
En ce qui concerne l’urbanisation et la transformation rurale le MSC n’est pas satisfait de la façon dont la séance plénière a été menée. Le Président du Groupe de travail a défini le format et choisi l’orateur principal de cette séance plénière sans mener les consultations appropriées. A notre avis, un président de GTCNL ne peut pas définir à lui tout seul le format d’une séance plénière et sélectionner un groupe d’orateurs selon ses seules préférences. Ceci ce pas acceptable et ne doit pas créer de précédent pour l’avenir. Malgré cette expérience désagréable, le MSC est heureux de constater qu’un appui solide a été exprimé dans la mesure où cet Axe de travail a permis de parvenir à un résultat politique.
Enfin, en ce qui concerne la mise à jour adoptée pour le Cadre d’action GSF: Le GSF est la principale référence pour le suivi de l’utilisation et de l’application des décisions du CSA. Nous demandons à tous les membres et aux ABR de redoubler d’efforts afin de parvenir à une meilleure utilisation, application et suivi des résultats politiques du CSA, d’améliorer la coordination, la convergence et la cohérence des politiques ainsi que la reddition de comptes en matière de Droit à l’alimentation. Nous nous engageons à intensifier nos efforts pour mieux faire connaître les résultats obtenus à Rome.
Nous tenons à remercier tous ceux qui ont contribué au succès de cette réunion: tout d’abord les personnes qui ont travaillé en coulisses. Nous remercions tout particulièrement les collègues des services de la FAO chargés des réunions, les messagers, les assistants techniques, les services de nettoyage, le bureau des partenariats de la FAO, le protocole et tous ceux qui ont fourni les repas à cet événement. Merci beaucoup! Egalement les interprètes, le Secrétariat, tous les membres et participants et les observateurs.
Le dernier mot vous est adressé, Madame la Présidente: Nous vous félicitons d’avoir dirigé la session de cette année de façon équitable, inclusive et participative. Mais nous tenons également à vous exprimer notre reconnaissance pour la façon dont vous avez exercé votre fonction de Présidente du CSA au cours des deux dernières années. Nous avons pu constater à quel point vous avez guidé et cultivé le CSA comme on le ferait d’une “milpa”, un champ de maïs traditionnel. Vous avez semé les graines, et aujourd’hui vous voyez se lever une récolte considérable. Certes, peut-être n’est elle pas aussi abondante que vous et nombreux parmi nous l’espéraient. Mais votre engagement à faire connaître le CSA et vos nombreux efforts pour la diffusion, l’utilisation et l’application des résultats politiques du CSA requièrent une reconnaissance particulière, ainsi que votre engagement ferme envers les droits des femmes et tous les droits humains.
Nous reconnaissons également que vous avez toujours compris et soutenu l’idée qu’il n’ y a pas de récolte sans tenir compte des humains qui la préparent. Dans l’esprit même de la réforme du CSA, vous avez démontré et pratiqué à maintes reprises que vous reconnaissez l’énorme contribution des petits exploitants agricoles et des familles d’agriculteurs, des éleveurs pastoraux, des peuples autochtones, des pêcheurs, des travailleurs agricoles et dans l’industrie alimentaire, des paysans sans terre, des consommateurs, des femmes, des jeunes, des populations urbaines en situation d’insécurité alimentaire et des ONG. Nous vous remercions encore une fois et vous souhaitons bonne chance pour l’avenir!
Enfin, nous souhaitons chaleureusement la bienvenue au nouveau Président du CSA, Mario Arvelo, et au nouveau Bureau du CSA. Nous sommes impatiens de collaborer avec vous à la Vision du CSA: œuvrer pour un monde sans faim et pour la réalisation progressive du droit à une alimentation suffisante.