27 juillet 2022

Discours prononcé par Deirdre “Dee” Woods au nom du MSCPA lors du troisième cycle de négociations des Directives volontaires du CSA sur l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles.

Je suis une femme afro-descendante, noire, métisse, handicapée et queer. Je suis également une survivante de la violence sexuelle, de la violence domestique, et je suis sans terre et soumise aux héritages de l’oppression. Je suis née sur la terre de mon oppresseur. Je suis la fille de personnes qui ont été victimes de la traite des êtres humains et qui ont été réduites en esclavage. Jusqu’au début du 20e siècle, je n’étais même pas considérée comme un être humain.

Mais nous avons changé cela. Nous nous sommes battu.e.s pour notre droit à devenir humain.es. Et de même, les femmes se sont battues pour leurs droits. Elles se sont battues pour le droit de vote, pour le droit à l’avortement. C’est vrai. Nous nous sommes battues pour nos droits. Des femmes sont mortes en se battant pour ces droits.

Alors, je vous demande à tou.te.s, pour qui est ce document ? Qui est digne du droit à la l’alimentation ? Ne sommes-nous pas dignes du droit à l’alimentation ? Nous tou.te.s, qui existons dans nos multiples dimensions en tant que femmes ou personnes non binaires, ayant différentes sexualités, étant issues de milieux divers.

Nous sommes plus que les contextes et les situations dans lesquels nous existons. Mais je vous le demande, sommes-nous dignes des droits à l’alimentation et à la nutrition ? C’est pour cela que nous nous battons ici. C’est la raison d’être de ce document.

Et les gouvernements doivent se rappeler que vous travaillez pour nous. Vous travaillez pour nous, en tant que peuple. Vous nous représentez, en fin de compte. Nous parlons de millions, si ce n’est de milliards de femmes et d’enfants qui, chaque jour, sont soumis.e.s à la violence, qui se voient refuser le droit à l’alimentation. Et aujourd’hui vous êtes là, assis, à prendre parti, à utiliser la religion pour justifier la discrimination à notre égard.

Lorsque nous avons entamé ce troisième tour, nous étions à un stade progressif. Je parle d’un langage qui pourrait être sensible pour certains, mais c’est plus que de la sémantique. Il s’agit de nos vies.

Et le MSCPA a été respectueux et extrêmement flexible tout au long de ce processus, et nous avons été activement engagé.e.s dans ce processus ainsi que dans de nombreux autres processus. Si cela continue, nous risquons de nous retirer de ce processus, car nous parlons au nom de toutes les personnes du Nord et du Sud qui ne peuvent pas être ici.

Et nous arrivons à un consensus, vous savez, il n’y a pas de séparation. Il n’y a pas de camps. Nous venons tou.te.s d’un lieu d’oppression et de marginalisation et ce que nous voyons ici, c’est le patriarcat en action. Il s’agit de personnes qui veulent encore contrôler nos corps, nos esprits, nos droits et nos libertés. Il s’agit de personnes qui ne veulent pas renoncer à leurs privilèges. Donc en supprimant l’intersectionnalité, vous nous effacez. En supprimant la diversité, vous nous effacez. En supprimant la transformation des genres, vous nous effacez.

Il ne s’agit pas d’être réactif. Il s’agit de prendre les choses à la racine et de les changer pour que nos enfants, nos nièces, nos filles, nos mères, nos tantes, nos grands-mères, toutes les femmes de notre entourage aient le droit à l’alimentation. Cela ne peut pas continuer comme ça. Cela ne peut pas continuer. Merci, madame la Présidente. 

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