Rome, le 6 avril 2022
Monsieur le Président du CSA, Cher Gabriel,
Le Mécanisme de la Société Civile et des Peuples Autochtones (MSCPA) pour les relations avec le Comité des Nations Unies Sur la Sécurité Alimentaire Mondiale (CSA) vous envoie cette Lettre Ouverte en tant qu’expression de la profonde préoccupation de nos secteurs, et avec un sentiment d’urgence extraordinaire. Avec la guerre en Ukraine, une nouvelle étape de la crise alimentaire mondiale se déroule et a un impact considérable sur les pays à revenu faible et moyen dépendant des importations alimentaire et sur nos secteurs, en plus des effets durables de la pandémie de Covid-19, des multiples conflits et des crises prolongées, des inégalités profondes et du changement climatique.
Selon nous, une plénière extraordinaire du CSA devrait être convoquée dès que possible pour faire face à la nouvelle urgence mondiale et rassembler les points de vue et les demandes de tous les pays, communautés et acteurs concernés pour une réponse politique coordonnée au niveau mondial. Une place et une attention particulières doivent être accordées aux pays et aux populations les plus touchés par cette nouvelle crise. Les gouvernements des pays à revenu faible et moyen dépendant des importations alimentaire, des pays présentant des taux élevés d’insécurité alimentaire et ceux accueillant de nombreux réfugiés, devraient jouer un rôle de premier plan dans cette plénière extraordinaire, en partageant leur analyse et leurs propositions, et en contribuant à la rédaction des conclusions.
La situation alarmante exige une réponse politique immédiate, solide, inclusive, efficace et coordonnée au niveau mondial pour le court, moyen et long terme. Le moment est venu pour le CSA, en tant que principale plateforme intergouvernementale et internationale inclusive sur la sécurité alimentaire et la nutrition, de jouer un rôle central et de coordination des réponses politiques à cette nouvelle étape de la crise.
L’incertitude et la complexité des crises multiples et interdépendantes exigent une diversité de connaissances et de perspectives, ainsi que l’inclusion des acteurs, qui sont essentielles pour élaborer des réponses adéquates. Le CSA est bien placé pour aborder la crise sous ses multiples aspects en réunissant tous les acteurs concernés, notamment les institutions humanitaires, financières, commerciales, de développement, énergétiques et les bourses.
Les discussions mondiales sur les réponses politiques à cette nouvelle urgence doivent inclure pleinement nos voix en tant qu’acteurs les plus importants de la sécurité alimentaire et de la nutrition : les paysans et les petits exploitants agricoles, les peuples autochtones, les femmes, les jeunes, les petits éleveurs, les travailleurs agricoles et alimentaires, les sans-terre, les pêcheurs, les consommateurs et les précaires urbains en état d’insécurité alimentaire.
En assumant un rôle de coordination, le CSA peut également se servir de ses résultats politiques directement liés à la volatilité des prix alimentaires, à la protection sociale, aux crises prolongées, à l’agriculture des petits exploitants et à l’accès aux marchés, et plus généralement du Cadre stratégique mondial pour la sécurité alimentaire, qui constitue le recueil normatif du CSA.
Le mécanisme de la société civile et des peuples autochtones est prêts à soutenir le CSA dans la prise de mesures significatives et décisives en vue d’une réponse politique immédiate, solide, inclusive, efficace et coordonnée au niveau mondial à la nouvelle étape de la crise alimentaire mondiale, conformément à son mandat de promouvoir la sécurité alimentaire et la nutrition, et la réalisation progressive du droit humain à une alimentation adéquate pour tous.
Avec nos salutations distinguées,
Le Comité de Coordination du
Mécanisme de la Société Civile et des Peuples Autochtones