En 2021, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA), l’organe suprême du système des Nations unies chargé de discuter de la politique alimentaire mondiale, a lancé un volet de travail sur les données : Outils de collecte et d’analyse de données pour la sécurité alimentaire et la nutrition.
Cette est une invitation urgente à rejoindre le Groupe de travail sur les données du Mécanisme de la société civile et des peuples autochtones, afin d’apprendre ensemble la numérisation de l’ensemble de notre système alimentaire, de la production à la consommation ; de discuter de la manière dont ce processus de convergence des politiques du CSA pourrait affecter nos circonscriptions, nos communautés et notre futur droit à l’alimentation ; de partager des alternatives et des histoires de nos territoires ; et de remettre en question les termes d’un débat qui a été fixé principalement par les entreprises de technologie numérique.
Cet axe de travail vise à combler les lacunes en matière d’informations numériques sur la faim, la nutrition et la production alimentaire mondiale. Il a lancé un processus visant à définir les politiques de collecte d’informations numériques, à renforcer les capacités d’analyse, à intégrer les référentiels et à garantir le financement.
Comme point de départ, le CSA a demandé au Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition (HLPE) de produire un rapport sur l’état de l’art des données, des outils, des analyses et des recommandations sur ce sujet en ce qui concerne les systèmes alimentaires. Les organisations de la société civile représentées au sein du MSCPI ont pu apporter leur contribution dès le début de ce processus, en répondant aux consultations en ligne sur la portée du rapport, sa version initiale et sa version finale, qui a pris en compte de nombreuses observations des organisations et des mouvements alimentaires.
Au cours du CSA50 (10-13 octobre 2022), en prenant le rapport du HLPE comme point de départ, le Comité de la sécurité alimentaire mondiale a entamé le cycle de travail qui aboutira à des recommandations politiques sur cette question des DATA qui seront débattues au CSA51. De la société civile, nous sommes intervenus pour exprimer nos préoccupations (intervention de Patti Naylor, coordinatrice de notre groupe). Voici quelques-uns des points qui nous préoccupent :
- l’accumulation massive par les entreprises privées d’informations numériques sur les terres, les semences, les systèmes de production et le comportement des consommateurs ;
- discrimination basée sur des algorithmes;
- manque de transparence dans les transactions liées à l’alimentation, l’agriculture, l’utilisation des terres ;
- l’assaut contre la vie privée, la surveillance et les blocages numériques ;
- la nature privée des infrastructures détenues par quelques entreprises technologiques qui permettent la numérisation ;
- le fait de privilégier l’information numérique par rapport à d’autres formes de connaissances sur les problèmes et les solutions en matière d’alimentation et de nutrition, parmi de nombreuses autres préoccupations.
À partir d’octobre 2022 et lors des négociations du printemps et de l’été 2023, nous aurons l’occasion d’influencer le processus et de parvenir à une position commune en tant que société civile et mouvements alimentaires sur les impacts de la numérisation sur l’alimentation. Le début de ces discussions au sein du Comité de la sécurité alimentaire était bon dans la mesure où le point de départ, le rapport des experts, incluait plusieurs de nos avertissements et préoccupations.
Nous vous invitons donc à rejoindre le groupe de travail sur les données du mécanisme de la société civile et des peuples autochtones. Vous trouverez plus d’informations et le lien pour rejoindre ce groupe ici : https://www.csm4cfs.org/fr/policy-working-groups/donees/